Publié par : V | dimanche, 9 mars 2008

Facteur éolien

Je vous l’ai déjà dit plus tôt, les candidats de l’Équipe « Direction : Indépendance » sont des malades.

Mais cette fin de semaine, ils ont posé des gestes qui les placent clairement dans la catégorie des déviants extrêmes…

Je vous raconte. Hier soir avait lieu, à Victoriaville, une rencontre avec les délégués du Centre-du-Québec, en vue de l’élection. Je devais conduire les gens de Québec jusqu’au lieu de l’événement. Pragmatique et, surtout, aux prises avec l’étude d’un examen lundi, je décidai de me désister. J’ai donc appelé Alexandre Thériault-Marois pour lui faire part de ma décision.

« Ouais, Alex… moi je schocke… je ne peux pas me permettre de rester pris à Victo ce soir et de ne pas pouvoir étudier dimanche…

<!–[if !supportLists]–>-         <!–[endif]–>Ha ok… je comprends… je peux tu t’emprunter ton char d’abord ?

Surpris, incertain, mais admiratif devant une telle audace, j’acceptai.

« Surtout, garde tes deux mains sur le volant ! » Ce sont les dernières paroles que je lui lançai, avant de le voir s’éloigner sur le chemin Ste-Foy, vers 17h00. Je me dirigeai vers l’abribus, afin de regagner mon appartement et je puis vous dire que pendant les dix minutes pendant lesquelles j’ai attendu l’autobus, j’ai constaté que la visibilité avait diminué plus que sensiblement… « Je vais le voir revenir dans un quart d’heure » me dis-je. C’était surestimer l’instinct de survie des candidats de D:I.

En arrivant chez moi, j’appelle Isabelle Fontaine qui elle, part de Montréal, en compagnie de Rim Mohsen, Guillaume Raymond et Alexis Goudreau. Elle est déjà sur la route.

« Les conditions atmosphériques se détériorent… Vous avez ordre de rentrer à la base immédiatement » aurais-je voulu lui dire. Ça a plutôt sorti comme ça :

« C’est vraiment un plan de marde, Isa… Le temps est vraiment trop laite… Rentrez chez vous au plus crisse.

<!–[if !supportLists]–>-         <!–[endif]–>Heille chose ! Ça fait déjà une heure qu’on est sur la route. J’ai passé la journée à préparer cette rencontre. Sacre-moi patience, pis va-t-en étudier ! »

« Sont pas ben » me dis-je.

J’attends des nouvelles donc. 18h00. Pas de nouvelles. C’est normal, ça prend une heure et demie se rendre à Victo… 18h30. Toujours pas de nouvelles. Ils ont pris leur temps, c’est ben correct. 19h00. Pas de nouvelles. 19h15. 19h30. 19h45. 20h00. Verrat ! Ils ont tu déjà avancé l’heure !!?

À 20h15, je me décide. J’appelle Alexandre sur son cellulaire. C’est Alexis Goudreau qui répond.

« Ha ! Ok ! Vous êtes arrivés ?

<!–[if !supportLists]–>-         <!–[endif]–>Écoute Claude… Alex a pris le clôt avec ton char… le towing est là… correct… je t’entends mal… ça coupe… char qui lui a rentré dans le cul… police… heille, j’arrive pas à te parler… je te rappelle quand on est rendu… pscccchhhhhh… » Fin des émissions.

Moi, je vire fou. J’essaie les cellulaires de tout le monde. Personne ne répond. Je vire fou encore plus. Je ressaie. J’attends. Et évidemment, personne ne me rappelle. Alors je rappelle sur le cellulaire d’Isabelle. C’est Alexandre qui répond (coudonc, y a tu quelqu’un qui s’occupe de son propre cell dans cette équipe ?).

« Ha Claude… j’ai tellement eu peur sur la 20.

<!–[if !supportLists]–>-         <!–[endif]–>Ha ok… c’est là que t’as eu ton accident ?

<!–[if !supportLists]–>-         <!–[endif]–>Non. J’arrivais à Victo. Je m’excuse pour ton char. Il est correct, y a rien.

<!–[if !supportLists]–>-         <!–[endif]–>Ben oui, mais toi ?

<!–[if !supportLists]–>-         <!–[endif]–>Ha… sur la 20… j’ai vraiment eu peur… J’ai fait un 360.

<!–[if !supportLists]–>-         <!–[endif]–>Comment ça ? C’est quoi le rapport ?

<!–[if !supportLists]–>-         <!–[endif]–>Le char à Isa, est brisé lui.

<!–[if !supportLists]–>-         <!–[endif]–>Hein ? C’est quoi le rapport ? »

Alors, je vous explique l’histoire telle que j’ai fini par la comprendre après beaucoup de téléphones et d’analyses savantes….

Alex part pour Victo à 17h00. La nuit tombe, la tempête s’intensifie. Il roule sur la 20 à 50 km/h. À la hauteur de Laurier-Station, deux bagnoles qui roulaient devant lui se sont tamponnées. Il a donné un coup de volant pour les éviter. Pour reprendre sa trajectoire, il en a donner un autre. Alors il est parti en vrille, évitant les deux autres voitures de justesse et il a repris sa route (si t’as mouillé mon siège fiston, tu vas le nettoyer, je t’avertis…).

Mais ce n’est pas tout. Alex prend la sortie pour Victo. Il roule dans le blizzard, à 40 km/h. À un moment donné, n’arrivant plus à distinguer la chaussée et l’accotement, il se met à déraper et pouf ! Dans un grand nuage de neige, il va choire dans le fossé. Immobilisé, capotant tout seul dans la tempête, il appelle l’autre voiture, en provenance de Montréal. Alexis, prenant son meilleur ton de père canadien-français lui dit : « T’en fais pas mon homme. On appelle une remorqueuse et on s’en vient. On va te sortir de là. »

C’est précisément là que ça se corse.

La remorqueuse arrive. Puis Isabelle, sa bande et sa Honda. Puis, voilà, les policiers arrivent eux aussi. Mais comme un malheur arrive souvent avec ses amis « bad luck » et « affaire qui avait aucune chance d’arriver », le char des flics enfile dans le fossé lui avec. La remorqueuse a l’obligation de sortir l’auto-patrouille en premier. Il faut attendre donc. Alexis, qui conduit la voiture d’Isabelle, se met sur l’accotement, allume les « quatre flashs » et attend.

Et c’est là que l’histoire devient complètement absurde…

Sorti de nulle part, une voiture emboutie l’arrière de la Honda d’Isabelle et casse le pare-choc. On s’arrête, on s’explique. Les policiers se désintéressent de leur voiture et viennent voir. Ça discute. (Rappelez vous qu’il fait tempête, pendant tout ce temps) Ce faisant, la remorqueuse parvient à sortir la voiture de police du fossé. Les flics sont contents. Le quidam qui avait embouti Alexis (au volant de la voiture d’Isabelle) profite de la diversion et se taillent dans la poudrerie sans remplir de constat à l’amiable. On discute. La remorqueuse sort MA voiture du fossé. Tout le monde est content et se rend souper avec les… trois délégués qui ont attendus jusqu’à 21h00 pour rencontrer l’équipe.

Finalement, après la rencontre et avoir roulé 15 minutes dans la tempête pour rentrer à Sherbrooke (où une autre rencontre était prévue aujourd’hui) il fut convenu de rentrer à Victoriaville et de dormir à six dans une chambre d’hôtel. Et avec une heure de sommeil en moins devant eux.

Tout ça pour dire que c’est ça, s’impliquer en politique. C’est se promener, partout au Québec, dans toutes les conditions, par les moyens du bord, avec un char emprunté, à ses frais. Et dire qu’il y a des gens qui trouvent que s’impliquer dans une aile jeunesse c’est niaiseux. En tous cas, je ne m’étendrai pas là-dessus…

Il faut vouloir pour faire cette job là. Il faut vouloir en tabarnak pour être franc avec vous autres. Et certains veulent assez pour le faire. Et ils méritent tout notre respect.

Voulez-vous autant qu’eux, jeunes du Parti Québécois ? Je n’en doute pas. Mais il faut le prouver. Voilà pourquoi je vous racontais cette anecdote.


Réponses

  1. Tu avais pas fait mieux quand tu étais dans ta course à la présidence… Un Matane-Hull, dans la tempête.

    Je m’en rappelle, j’avais la dure job de te watcher les conditions routières!

  2. Ouf gang ! De la chance dans la malchance…Je vous aime 🙂

  3. Lâchez pas ! Tout le monde en vie, et des anecdotes en plus !
    Une campagne en hiver, rien de mieux ! 😛

  4. AAH WOW ya rien de mieux que de se demander si on est sain d’esprit quand on CHOISIT de faire ce quon a fait en fin de semaine !! Mais reste qu’on les a rencontré, pis pas à peu près les militants du Centre-du-Québec et de l’Estrie… !!
    Pis le call de la chambre à 6 personnes … Mémorable !! vive cette campagne au CNJ ne serait-ce que parce que ça m’a permis de me rapprocher de gens complètement SAUTÉS ! 🙂
    on le veut tu le pays ou on le veux pas ??

  5. en passant guillaume de dire :  » ah c’est vraiment trop hot j’ai maintenant une anecdote de campagne que JE vais pouvoir raconté à claude  » HA !

  6. C’était vraiment un voyage mémorable. Et on a été chanceux, ta voiture a été l’avant dernière à être sortie du clos Claude. Après ça les policiers ont ordonnés à la dépanneuse d’arrêter parce que c’était trop dangereux.

    Avis au gens du centre-du Qc: faites attention. Le gars du towing m’a dit que le MTQ était en rupture de stock d’abrasif et qu’il attendait la prochaine livraison juste pour le 14 mars. D’ici là…rien ne sera épandue sur les routes de votre coin.

  7. Pour l’avoir vécu avec eux c’était assez intense. Je ne m’attendais pas à vivre toutes cette histoire rocambolesque! Je suis impressionnée par la détermination de toute l’équipe! Direction Indépendance ne baisse jamais les bras pour rencontrer les militants. Est-ce que c’est ça la « proximité avec les militants » et « la création d’un lien particulier avec tous les jeunes Québécois »???
    😉

  8. Il faut les aimer les militants pour braver une tempête comme ça! J’ai toujours mal au dos suite au temponnage:P

  9. Claude… mon chum a un sens de la prémonition… Hier il m’a dit « J’ai vu l’auto de Claude dans le fossé à la télé!!! » Il se trouvait drôle!

    Je suis contente que vous n’ayez rien. Désolée pour les autos… Je me suis inquiétée toute la fin de semaine pour vous!

  10. @ Karine:

    Ce qui est surprenant, ce n’est pas que l’auto de Claude aille fini sa journée dans la clôt! Ce qui est surprenant, c’est qu’il n’était pas derrière le volant quand son auto a décidé d’aller voir ce qui se passait dans les fossés!

  11. Haha! Belle histoire, une chance que y’a pas eu de blessés!

    Moi je suis parti de chez moi (Ahuntsic) pour aller à une rencontre à Ste-Thérèse où les délégués des 3L étaient conviés pour rencontrer les membres des 2 équipes vers 22h (en retard bien entendu, la veille de la tempête y’a eu une simili tempête qui était pas mal une tempête si on la compare pas à LA tempête. Bref.)

    L’affaire c’est que j’ai pas de char moi, donc j’suis allé par bus et lifts interposés. Erreur de calcul, mon lift n’avait plus de place à la fin de la soirée! Erreur fatale qui m’a mené chez Steve Plante et a un renouvellement de carte de membre le lendemain. Finalement je n’ai pas mis les pieds chez moi de la fin de semaine, pris dans la tempête à Terrebonne, si près de mon chez moi.

    Et Claude, moi aussi j’avais à étudier! J’aurais du être sage, pour une fois.

    Bref, c’était une belle tempête!

  12. ENTK la prochaine fois la les campagne au CNJ on fera ca en été …est ce que ca irai à tous le monde ??
    haha

  13. hehe !

    Quelle histoire !

    Pendant ce temps moi je passais mon initiation des chevaliers de colomb….Je ne sais pas encore qui de nous a vécu les pire expériences…mais disons que, dans tout les cas, on va se rappeler longtemps de cette fin de semaine ! hehe 😉

    Bonne campagne !

    Math


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