Publié par : V | jeudi, 6 mars 2008

La légende de l’article 1

Vu les développements récents de l’actualité, je fais un intermède dans ma série sur les ailes jeunesse.

Envoye les enfants ! Mettez vous en rond, mettez-vos bonnâts (bonnet, en langue du Lac), prenez-vous deux gravols pis une tite ponce de gin chaud (z‘avez pas le droit de mettre du miel dedans, à moins d’avoir la grippe) pis ouvrez ben grand vos oreilles, parce que moé, Ti-Claude le radoteux, vrâ comme chu là, j’m’en vas vous raconter la légende de l’article 1 du PQ.

Non, mais c’est vrai ! Je visite les blogues, j’écoute les journalistes, j’entends Josée Legault (qui connaît pourtant bien le parti), je vois les libéraux et les adéquistes réagir et tout le monde à cette phrase, prononcée avec gravité : « Le PQ renonce à son article 1! »

Pourtant, je le sais pas pour vous autres, mais moi, ça va faire dix ans bien vite que je suis au PQ, pis l’article 1, moi, je l’ai jamais vu ! Oui, oui ! Je vous le dis ! Je le cherche, pis je le trouve pas !

Ça me fait penser à cet épisode des Simpsons où Homer se joint à une société secrète, « les Tailleurs de pierres », pastiche des Francs-Maçons. Les membres de ce club vénèrent un parchemin sur lequel leur loi fondamentale est écrite. Évidemment, Homer finit par y mettre feu, par accident. Le groupe se rebaptise alors le « club des pas d’Homer ». Mais ça, c’est une autre histoire.

Les gens, Stéphane Dion au premier chef, ont l’air de penser que les péquistes se réunissent pour se prosterner autour d’un document qui contient vingt ou trente articles, fixant les dogmes du PQ. Si au moins c’était ça, on ne serait pas pogné, congrès après congrès, avec un document illisible de 100 pages comme programme…

La vérité, c’est qu’il n’existe pas l’article 1. Ben oui, c’est vrai, c’est un mythe.

Il y a un programme par contre, lequel est divisé en chapitres. Traditionnellement, le CHAPITRE 1 est consacré à la souveraineté. (Haaaaaaa……….) Ce chapitre comprend l’argumentaire souverainiste officiel du parti, il prévoit les mesures de promotion que nous comptons mettre en branle et (voooooooilà!) le cadre stratégique par lequel nous pensons faire du Québec un pays.

Ce programme, depuis sa refonte en 2005 suite à la Saison des idées, nous engage à tenir un référendum dans la première partie d’un premier mandat du PQ. Cette position est en fait exorbitante de notre position traditionnelle. En effet, le PQ ne s’est présenté en élections que trois fois en promettant un référendum : 1976 (résultat : défaite référendaire), 1994 (résultat : défaite référendaire) et 2007 (résultat : défaite électorale historique). Hmmm… pour moi, c’est pas une bonne stratégie, on dirait…

La vérité, c’est que le PQ a décidé de passer à autre chose. Il a décidé de cesser de rêver d’une revanche référendaire. Il a décidé de faire de la souveraineté.

En somme, c’est un retour à l’ère pré-référendaire. Prendre le pouvoir, gouverner le Québec, mais pas comme une province, mais bien comme ce que nous pensons qu’il devrait être, c’est à dire, un pays. Parce que refuser de prendre le pouvoir sans gouverner nous mène à l’échec électoral. Mais surtout parce qu’accepter de gouverner la « province » nous mène à la médiocrité collective.

« Mais oui, mais Claude, « l’article 1 », c’est une métaphore. Ça veut dire que le PQ renonce à son enjeux fondamental. » Ben non, justement. C’est pas vrai. Le PQ a décidé d’arrêter d’attendre le référendum pour faire des gestes pour faire grandir la liberté du Québec. C’est tout. Heille ! On a une obligation de résultats ! Le mandat de 1976 mis à part, à chaque fin de terme du Parti Québécois, le Québec était moins puissant qu’au début. Ça ne vous allume pas une lumière vous autres ? Peut-être que ce serait le temps qu’on réagisse !

Le 30 octobre 1995, j’ai vu les boomers rentrer chez eux, le sourire aux lèvres : « 49.4% ! On n’a jamais été aussi proche ! C’est pour dans pas longtemps ! » Ben oui. C’est ça. À moins d’un référendum d’ici 2010, le temps écoulé entre ceux de 80 et de 95 sera plus court que celui de 95 et le suivant.

Ça fait bientôt 15 ans qu’on se demande comment on pourrait faire pour atteindre 50% + 1 dans la prochaine année. Imaginez si, à la place, en 1995, on se serait demandé comment faire pour atteindre 65 % en 2005. On n’aurait probablement pas reculé sur l’enjeux linguistique. On n’aurait pas démissionné de l’enjeux identitaire. On n’aurait pas niaisé devant les tribunaux pour régler la question des congés parentaux. On n’aurait probablement pas vécu l’incurie Boisclairienne.

On aurait gouverné comme des souverainistes, en fait. Et on n’en serait pas où nous en sommes, au bord de la disparition, confiné au rang de 3e formation politique au Québec.

Alors voilà, pour la légende de l’article 1. La vérité, c’est qu’il n’a jamais existé l’article 1. Et que, enfin, le PQ en a un article 1 : sortir d’une logique du « tout ou rien » pour entrer dans une logique du « toujours plus ». C’est le chemin le plus direct vers l’indépendance.

V

Publié par : V | mercredi, 5 mars 2008

CNJPQ vs CJ-PLQ : L’influence

Comme je le discutais hier, il semble bien que la CJ arrive mieux à assurer le renouvellement de l’élite fédéraliste que le CNJ n’arrive à le faire pour l’élite souverainiste. Il ne s’agit pas ici de savoir laquelle des deux instances arrive le mieux à procurer des carrières lucratives à ses militants, mais bien à se demander si ceux-ci arrivent à s’inscrire durablement dans la construction du mouvement.

Pourtant, d’autres critères comptent quand vient le temps d’évaluer une aile jeunesse. Aujourd’hui, nous discuterons de son influence au sein de son parti soit, en somme, sa capacité à porter les préoccupations de sa clientèle (générationnelle, par définition) dans les politiques de sa formation.

Donc, round #2 : L’influence

« Ding-ding-ding ! »

La culture de la CJ est connue comme étant beaucoup moins confrontante envers son parti. Ça n’a pas toujours été le cas. Elle s’est fait remarquer par son opposition au dégel des frais par Claude Ryan au tournant des années 90. Elle a aussi mené une lutte héroïque lors de la chute de l’accord du Lac Meech, ce qui a donné lieu à la création de l’ADQ.

Malheureusement, on dirait que depuis le départ de ses élites d’alors, elle traverse une crise structurelle importante dans son leadership. Ses présidents peinent à s’imposer comme des porte-parole politiques d’importance, ce qu’on peut peut-être attribuer à la limitation de son membership à l’âge de 25 ans. Les présidents du CNJPQ, habituellement plus âgés, plus matures, plus expérimentés, sont mieux outillés pour faire face à la musique, on dirait.

On ne peut comparer l’importance d’une aile jeunesse d’un parti au pouvoir avec celle d’un parti dans l’opposition. Son influence diminue avec celle de son parti, ça coule de source. Imaginez quand celui-ci tombe troisième à l’Assemblée nationale… Pourtant, c’est justement quand elle est dans l’opposition qu’une formation politique se renouvelle et devient plus audacieuse. Il doit donc en être de même pour son comité jeune.

La CJ jouit d’un statut privilégié au PLQ. Il faut lire le Tricheur de Jean-François Lisée pour voir comment Bourassa ne manquait jamais de consulter son président d’aile jeunesse sur un paquet de questions. Est-ce que ça veut dire qu’il l’écoutait ? Non. Mais à tout le moins, il jugeait utile de l’entendre. J’ose croire que ça doit ressembler à ça avec Charest aussi.

C’est le dilemme de tous mouvements politiques : s’inscrire dans le militantisme et la revendication, ce qui veut dire rester distant, mais authentique et moins limité dans ses moyens ou encore s’institutionnaliser et ainsi, faire des compromis, mais participer au pouvoir. Ça vient aussi avec ce dont je discutais hier; la CJ ayant formé des cadres qui se trouvent partout dans le parti, elle y trouve de nombreux appuis. Ceux-ci, reconnaissant que le PLQ est bien servi sur le plan publicitaire par une aile jeunesse dynamique (apparemment, à tout le moins…), ils savent bien que, pour être crédible, elle a besoin, une fois tous les temps en temps, de sortir contre la parti. Ça fait en sorte qu’elle bénéficie d’un certain soutien, d’une certaine liberté, mais à condition de pas trop faire chier disons…

C’est bien beau tout ça, mais ils sont où les résultats ? Parce que c’est ce qui compte en bout de course. Au CNJPQ, c’est quand même pas mal. La création des Carrefours jeunesse-emploi et la tenue des États généraux sur l’éducation, qui ont débouchés sur la réforme sont deux idées issues de l’aile jeunesse et préparées lorsque le PQ était dans l’opposition. Le maintien du gel des frais de scolarité, le respect des engagements du Sommet de la jeunesse, l’abandon du développement de mini-centrales : voilà autant de dossiers où le CNJ a fait une bonne job de vigile lorsque le PQ était au pouvoir.

Et la CJ de son côté ? Ha ! Elle a parlé de dégel avant même que son parti n’ose le faire. Elle propose aussi d’abolir la formule Rand… Dans la catégorie « surveillance du gouvernement », il faut aussi malheureusement constater qu’elle n’a pas osé utiliser son fameux 33 et 1/3 % pour faire reculer le gouvernement sur les 103 millions et ainsi, nous éviter six semaines de grève.

En conclusion, donc, la CJ a sa place dans le PLQ, elle y est pesante. Elle a déjà compté. Mais, elle n’a pas réussi à influencer sensiblement son gouvernement depuis son retour en 2003 et c’est peu dire. Est-ce par manque d’audace ou par trop grande proximité idéologique avec son parti ? Difficile à dire, mais force est de constater que les résultats ne sont pas probants. En même temps, peut-être un jeune libéral vous dirait-il que la CJ est tellement influente qu’elle a pas besoin de sortir contre le gouvernement pour infléchir ses politiques. Mais, en même temps, l’avantage de débattre sur la place publique, c’est entre autre de gagner en transparence.

Le CNJPQ, plus turbulant, plus difficile à contrôler, réussit mieux, je le pense. Voilà ce qu’on gagne à garder, par rapport à la direction, une saine indépendance. D’où l’idée qu’il vaut mieux ne pas être trop pressé de devenir député ou de travailler en politique quand on milite dans une aile jeunesse.

Direction : Indépendance. Commencez vous à la pogner ?

Mais donc, c’est 1 à 1 entre la CJ et le CNJ.

Karine Lechasseur 

Surnom : Karinette

Circonscription d’origine et de résidence : Matane

Occupation : Agente de développement rural et de communications

Inspiration politique : Marie Gérin-Lajoie, qui a travaillé à la reconnaissance des femmes comme citoyennes à part entière.

« J’ai beaucoup aimé vivre à Montréal. Mais j’ai choisi la Gaspésie. C’est ici, chez moi. » Voilà comment cette Matanaise pur sucre explique son rapport à la métropole. Elle en tire, en tous cas, l’expérience d’une fille qui connaît aussi bien le Québec urbain que le Québec des régions.

S’impliquer en étant à cinq heures de Québec et à huit heures de Montréal, c’est possible Karine ? « Tout est dans le poste où je me présente. Les communications, c’est un poste qu’il faut développer. Concevoir un site web et du matériel promo, ça peut se faire à partir de n’importe où ».

C’est un programme politique en soit : il faut dire et redire que créer, penser, développer, ça peut se faire à partir de partout. Développer tout le Québec, c’est arrêter de penser les régions seulement selon l’exploitation des ressources naturelles. Pour que les jeunes reviennent, ils n’ont pas besoin que de jobs, ils veulent aussi un milieu stimulant et dynamique.

Sinon, que dire d’autres de Karine que c’est le genre de militante qui s’est toujours contentée des tâches les plus humbles, pour autant qu’elle sentait qu’elle pouvait y faire la différence. C’est justement pour cette raison qu’elle se présente à l’exécutif national. « L’expérience que j’ai acquis à militer dans un comté pendant longtemps, à faire deux fois campagnes avec un jeune candidat (Pascal Bérubé), je peux en faire bénéficier tous les jeunes du parti. » C’est à tout le moins ce qu’on se souhaite à tous.

Publié par : V | mardi, 4 mars 2008

CJ-PLQ ou CNJPQ : Quelle est la meilleure aile jeunesse ?

C’est un débat vieux comme le monde, ou plutôt vieux de 20 ans, lors de la fondation de l’aile jeunesse du Parti Québécois : quelle est la meilleure aile jeunesse du paysage politique québécois ?

Le CNJ s’est toujours vanté de son imposant membership. La CJ ne manque jamais une occasion de souligner qu’elle possède 33 et 1/3 % des voix au Congrès de son parti (ce qui est inexact en passant : ce n’est pas l’aile jeunesse qui possède des délégués, mais les comtés qui sont tenus d’amener des jeunes. La plupart qui y vont n’ont jamais entendu parler de la CJ).

Je vous convie donc à un grand combat où je mesurerai la réussite des ailes jeunesse selon quatre critères : celles de sa capacité à former la relève, de son influence dans son parti, des ressources dont elle dispose et finalement de sa crédibilité dans l’espace public.

Round #1 : Former la relève

« Ding-ding-ding ! »

Un des premiers rôles d’une aile jeunesse, c’est évidemment de former la relève politique d’un parti. Au Parti Québécois, quatre anciens présidents du CNJ sont devenus députés, soit André Boisclair, Joseph Facal, Jonathan Valois et Pascal Bérubé. Il y aussi Alexandre Bourdeau et Sylvain Gaudreault qui sont de fiers produits de l’aile jeunesse. Au PLQ, que je sache, il y a Jacques Chagnon, Claude Béchard et Nathalie Normandeau qui en sont issus.

Pourtant, quand on pense à la CJ, on dirait qu’elle arrive mieux à former des cadres appelés à devenir important dans l’appareil du parti. On pense à des gens comme Karl Blackburn (actuel organisateur en chef et ancien député), Stéphane Bertrand (ancien directeur de cabinet de Charest), Thierry Vandal (président d’Hydro-Québec), Pierre Anctil (ancien DG du parti), Steeve Leblanc (nouvellement nommé au CPJ), Isabelle Merizzi (attachée de presse de Couillard) et Michel Bissonnette (membre de l’exécutif national). Il y en a certainement d’autres qui travaillent dans la structure où les cabinets. Ça, c’est seulement ceux que je connais.

Quant au CNJ, quand on pense à des anciens militants qui peuplent aujourd’hui l’organisation, c’est plus mince. On peut bien penser à des gens comme Jean-Hertel Lemieux, Dominique Cousineau, je ne pense pas que beaucoup de gens dans le public les connaissent. Évidemment, nous ne sommes pas au pouvoir et la dernière fois que nous y avons été, le CNJ était plus jeune. Dans l’espace public, les anciens jeunes péquistes connus se font justement remarquer pour leur indépendance par rapport au parti (nommons simplement Éric Bédard du collectif « Stoppons la réforme » et Mathieu Bock-Côté), quand ce n’est pas plutôt pour leur trahison (Mathieu Laberge, nouveau fédéraliste). Néanmoins, il semble que le PQ s’est davantage renouvellé par l’apport de membres du mouvement étudiant et de gens issus du privé que par le biais de son aile jeunesse.

1-0 CJ-PLQ donc.

Marie-Michèle Dubeau

Surnom : Marie-Michou, le « dark » calinours

Circonscription d’origine : Marquette

Circonscription de résidence : Ste-Marie – St-Jacques

Occupation : Étudiante en gestion publique

Inspiration politique : Pauline Marois

C’est un retour au CNJPQ pour Marie-Michèle. Son mandat à la vice-présidence organisation a été unanimement salué, à un point tel où on a dit qu’elle avait établi une nouvelle marque de référence pour ce poste. Que l’on soit en temps d’élections ou en début de session, elle est toujours disponible et motivée, tant et si bien que parfois elle en vient à se négliger elle-même.

Il faut dire que Marie, c’est une naturelle. Surdouée de l’organisation, elle avait 17 ans que les gens se l’arrachaient déjà pour qu’elle se joigne à leur équipe. Aujourd’hui âgée de 21 ans, elle en est déjà à quatre campagnes électorales avec un rôle de leadership dans le rétroviseur. Dans un contexte de gouvernement minoritaire qui peut être défait à tout moment, c’est certainement un facteur à tenir en considération.

Pourtant, après avoir commencé si jeune et avoir déjà occupé ce poste, Marie-Michèle n’aurait-elle pas envie de prendre une pause, de faire autre chose, de prendre un peu plus de temps pour faire la fête et avancer dans ses cours ? Ou encore, pourquoi pas, relever de nouveaux défis à un niveau plus élevé ? « Quand Isabelle a décidé d’être candidate, j’ai tout de suite su que j’avais encore de l’énergie à donner ! »

À n’en point douter, il s’agit, pour ce poste, d’une candidature au-dessus de la norme.

Maxime Gauthier

Nom : Gauthier, Maxime 

Surnom : Napoléon

Circonscription d’origine : Ungava

Circonscription de résidence : Sherbrooke

Occupation : Étudiant en droit

Inspiration politique : René Lévesque, pour la force de ses convictions et sa capacité de résister aux critiques et aux pressions.

Maxime a encore envie de se battre. Il veut se battre pour la souveraineté et pour que les jeunes soient mieux représentés au Parti Québécois. Pourtant, la dernière année a été difficile au CNJPQ. Qu’est-ce qui lui fait croire que les choses peuvent s’améliorer ? « Les difficultés, les conflits, ce sont des choses qui arrivent. Ce n’est pas dans ma nature d’abandonner » dit-il.

En effet, il en a fallu du cran alors que, résident de Chibougamau, il organisait la présence du PQ au centre collégial de l’endroit. Le soutien se faisait souvent attendre, disons (j’en prends la responsabilité !). Une fois installé à Sherbrooke, c’est naturellement qu’il a continué de s’impliquer là-bas où il s’est rapidement fait remarquer par sa rigueur, la profondeur de sa pensée et son éloquence. Pas étonant que, dans sa faculté, Max soit considéré comme un champion des débats et qu’il la représente dans des concours nationaux de plaidoierie.

Maxime a encore le goût donc. Détermination et rigueur, n’est-ce pas là un bon mélange pour atteindre les objectifs les plus élevés ? « Ça me vient des cadets je pense… J’étais connu comme un gars qui n’élevait pas souvent la voix, mais quand je le faisais, ça portait disons. » Aucun doute que dans un nouveau mandat, entouré des autres membres de l’Équipe « Direction : Indépendance », sa parole et ses actes seront superbement portés. 

Publié par : V | vendredi, 29 février 2008

Les complexes de persécution : un mal qui se soigne

J’ai lu ça ce soir sur un blogue adéquiste. Ça m’a bien fait marer :

« Si elle avait été plus loin, on l’aurait coupé au montage…
Si elle avait voulu avoir des propos plus complets, elle aurait dit que non seulement les voteurs adéquistes n’ont pas de cornes… Elle aurait mentionné que, contrairement à beaucoup de leurs compatriotes, ils se sont débarrassés de leurs œillères… Ils ne croient plus au modèle québécois… et veulent la fin de l’Illusion Tranquille…
Et ça, ça ne passera jamais à Radio-Canada, même si M. Lepage le voudrait… « 

L’intervenant, anonyme évidemment, faisait référence à une citation de Marie-France Bazzo, prononcée lors de son passage à Tout le monde en parle dimanche dernier, où elle expliquait qu’elle connaissait des gens qui avaient voté pour l’ADQ, que ce n’étaient pas tous des idiots et que plusieurs l’avaient fait pour de bonnes raisons.

Je ne veux m’étendre sur le propos. C’est juste que ça me rappelait une réflexion que j’avais mené sur mon autre blogue sur les complexes de persécution qui agitent la gauche et la droite. C’est ici et . Deux autres articles dans la même lignée, en cliquant sur ce lien-ci et ce lien-là.

Je dis tout ça, parce que l’on est souvent prompt, dans le débat politique à évoquer la persécution, l’hégémonie (prétendue) de l’autre camps pour expliquer ses défaites et ses erreurs. Comme le type, anonyme, dont je parlais plus haut.

Ainsi, Radio-Canada ne laisserait plus parler les gens de droite astheure ! Vous avez déjà vu Johanne Marcotte ou Claude Castonguay au Téléjournal vous autres? Oubliez ça, vous avez dû rêver, y paraît…

La vérité c’est qu’il y a un équilibre. Le Journal de Montréal a Nathaly Elgrably comme chroniqueuse, ils ont Julius Grey aussi. Marie-France Bazzo reçoit aussi souvent Mathieu Bock-Côté à son émission qu’Hélène Pedneault. Le Devoir a Gil Courtemanche comme chroniqueur, mais aussi Norman Spector, un ancien directeur de cabinet conservateur. La Presse a Pratte, Dubuc, Marrissal, Gagnon, Boisvert et Foglia de fédéralistes et ils ont… ils ont… ils ont Réjean Tremblay, tiens, qui est souverainiste ! Bon, ok… j’avoue… ici, c’est pas full équitable.

Où est-ce que je veux en venir ? Je veux en venir que c’est comme ça au PQ aussi ! Oui oui ! Au PQ aussi, il y a plein de gens qui ont des complexes de persécution.

Ainsi, chaque fois que quelqu’un aspire à un poste, ça devient toujours un combat à savoir qui se distanciera le plus de la permanence, qui est le plus du bord des militants. C’est vraiment comique. Le PQ a une direction, laquelle est élue légitimement par l’ensemble des membres, et ça devient une course à savoir qui a le moins d’influence sur cette même direction. Comique quand même, mais c’est le PQ. Que voulez-vous, c’est une bien drôle de bibitte politique.

Un autre exemple de ce qui revient souvent dans une élection au PQ, mais particulièrement dans l’aile jeunesse. Invariablement, un candidat finit par dire : « En tous cas, nos informateurs chez les libéraux nous disent qu’ils ont une moyenne peur que ce soit moi qui rentre : ils savent que mon adversaire leur fera moins mal en débat… » Je vous le dis, ça finit toujours par sortir à un moment où un autre.

Tout ça pour dire que c’est cave. C’est cave, les adéquistes qui expliquent leur nullité  par un prétendu complot médiatique. C’est cave les gauchistes qui disent que Québec Solidaire n’a pas d’appui parce que les médias ne parlent pas d’eux. C’est cave les candidats à une fonction au PQ qui se définissent ou tentent de définir leurs adversaires par leurs liens avec la permanence ou la perception que les jeunes libéraux ont d’eux.

Parlons donc de nous ! Les gens, en général, n’aiment pas les perdants, ne choisissent pas les victimes. Ils aiment les gagnants, ceux qui sont en contrôle sur leur vie. Pas ceux qui expliquent toujours leurs insuccès par la faute des autres. Définissez-vous, expliquez qui vous êtes, ce que vous voulez faire, attaquez les autres sur leurs idées, pas sur leurs fréquentations ou sur la fois qu’ils vous ont fait chier. Ce sont des arguments de losers ça.

En conclusion, souvenons-nous qu’au PQ, personne n’a le monopole de l’indépendance, nous le sommes tous, c’est la direction dans laquelle nous regardons. Là où ça se corse, c’est sur les moyens d’y parvenir.

Pour cette raison, personne ne peut prétendre avoir le monopole de l’unité. C’est la manière de la créer qui fait débat. Aux yeux de certains, c’est en reconnaissant l’autorité prétendue d’un président. Aux yeux des autres, c’est par l’action, le volontarisme, le dynamisme, le leadership en somme, que l’on prend la direction que l’on souhaite.

Voilà où en est le débat qui nous anime. 

Devant la crise manufacturière, la hausse du huard, la chute des « sub-primes » et la récession américaine, Jean Charest ferait bien d’aller s’acheter une stratégie économique chez « Keynesian Tire ».

Hahaha ! Qu’est-ce qu’on rigole !

Publié par : V | mardi, 26 février 2008

Statistiques nominales

Il y a quasiment autant de députés adéquistes qui se prénomment François (3) ou Jean-François (3) que de femmes (7).

Il y aussi 4 Éric et 2 Sébastien.

Conclusion : Les trentenaires sont vraiment sur-représentés dans ce caucus.

Ho shit ! Il y a aussi 3 Claude…

Publié par : V | samedi, 23 février 2008

Quand ça va mal…

Mario Dumont doit trouver le temps long par les temps qui courent. Heureusement qu’il a eut le rapport Castonguay pour ajouter un peu de soleil à la grisaille de son quotidien, parce qu’on ne donnerait pas cher de la peau du député de Rivière-du-Loup.

À ce sujet, c’était mignon de voir l’excitation des rejetons de l’ADQ devant certaines recommandations du rapport.

C’était drôle en effet de voir « Crazy Johanne » s’égosiller sur toutes les tribunes pour dénoncer l’aveuglement idéologique du dissident Michel Venne, le couillonnage de Couillard sur la taxe de vente. C’est ça, la force du changement qui souffle sur le Québec ? Bon sang ! Trouvez leur un conseiller en communication ou encore un psychiatre ! Payé au moyen d’assurance privée s’il le faut !

Parce qu’en matière d’aveuglement idéologique, les tenants du privé en santé ne sont pas mauvais quand même. Non mais, est-ce que quelqu’un peut m’expliquer en quoi confier la gestion de certains hôpitaux à l’entreprise privée viendrait régler les problèmes d’attente et de financement ? C’est quoi ? Quand un gestionnaire issu du privé rentre dans un hôpital, il trouve plein d’argent qui traîne dans les tiroirs et plein de pilules cachées dans des placards par les méchants syndicats ? Je cherche désespérément à me faire expliquer l’effet que l’on recherche par cette recommandation (une de celles que Couillard a salué d’ailleurs), mais personne n’y arrive.

« Ben oui mais, le privé, c’est mieux géré, c’est connu. » Ha ok… Ça c’est du pragmatisme !

Il en va de même avec l’idée de décloisonner la pratique médicale et permettre, ainsi, aux médecins de pratiquer dans le privé quand ils ont atteint leur plafond de rémunération dans le public. Moi, en principe, je n’ai absolument rien contre, mais est-ce que quelqu’un peut seulement m’expliquer où est-ce qu’on va prendre le personnel infirmier pour les assister, alors qu’il fait déjà défaut ? Encore une fois, ça répond aux abonnés absents quand on pose la question.

Mais bon, ils vivent leur heure de gloire, on est content pour eux. Ce n’est pas tous les jours qu’un ancien ministre libéral vient confirmer toutes les thèses que tu défendais avant de changer d’idée deux ou trois autres fois. À ce sujet, soulignons avec bonheur que le PQ n’est plus le seul parti mal pris avec ses belles-mères. Celles du PLQ se portent très bien elles aussi.

Mais là où, cette semaine, l’ADQ a atteint son plus haut niveau d’incurie, c’est certainement lors de la conférence de presse de Mario Dumont jeudi dernier.

« C’est un gouvernement au bout du rouleau, il faut un remaniement, nous voulons du changement.

– Ha bon, demande un journaliste. On doit donc en comprendre que vous envisagez de faire tomber le gouvernement ?

– Ha non ! Héhéhé… Les Québécois sont pressés d’avoir du changement, mais pas pressés d’aller en élections ! »

Hmmm… Voilà qui tranche avec l’arrogance du printemps dernier, lorsque Mario Dumont annonçait d’emblée qu’il voterait contre le budget et ce, avant même de l’avoir vu. « Le travail de l’opposition est de s’opposer » disait-il alors, semblant s’étonner lui-même d’entendre sa propre voix prononcer ces mots.

Mon ami lattachepol soulignait à juste titre, il y a quelques mois, le cynisme de laisser entendre d’emblée qu’il appuierait le budget libéral de cette année.

Coudonc Mario, qu’est-ce qui a donc changé cette année ?

Ce serait pas les sondages ? Ben non, quand même, à l’ADQ, on a une nouvelle façon de faire de la politique, n’est-ce pas ?

Mais bon, il fallait bien donner le change, et les spin doctors de l’ADQ se sont aperçus, en suivant les tribulations de leurs amis conservateurs aux nouvelles (à TQS), que l’opposition, elle peut faire ça, elle, fixer des conditions pour appuyer un budget.

Ben quin !

Bon. Les demandes de l’ADQ coûtent plus d’un milliard de dollars (« Responsables et autonomes, nous à l’ADQ, on laisse pas la facture à nos enfants ! »). Quand on sait que les nouvelles dépenses d’un gouvernement à l’intérieur d’un mandat de quatre ans tournent autour de quatre milliards, on se rend bien compte que Taillon et Dumont ne pouvaient pas se croire eux-même alors qu’ils formulaient leur demande.

Encore que…

Je vous laisse sur cet éditorial vitriolique de Jean-Robert Sansfaçon, publié dans le Devoir de ce matin.

V

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