Publié par : V | mercredi, 19 mars 2008

Unis vers l’indépendance

Trois jours, quatre heures de sommeil, à boire du café et de la bière et à manger de la pizza ?

Je suis trop vieux pour ce genre de conneries… Je laisse ça aux plus jeunes !

De toutes façons, comme dirait Charlebois, « Y’en aura d’autres, plus jeunes, plus fous, pour faire danser les bougalous. » Ou plutôt, les louloutes en ce qui me concerne !

Non mais… quelle fin de semaine, n’est-ce pas ?

Mme Marois, de l’ouverture à la clôture la plus émouvante que j’ai vue depuis que je milite.

De l’atelier sur l’éducation, tumultueux, à la présence au micro tellement puissante de nos deux leaders de l’aile jeunesse, Isabelle et Sébastien.

Les discours du vendredi, les discussions de corridors, les amis que l’on revoit, les ennemis qui cessent d’en être, le débat de samedi, les concours de claques, les partys de suites, le jacuzzi, les flics de la SQ aux portes de notre chambre, le hold up, le vol d’organes, la crème fouett… Ehhh… oubliez ça, j’en mets trop là !

Mais, sans blague. Vous me connaissez, j’aime beaucoup les anecdotes. J’en ai ajouté un méchant paquet dans mon sac le week-end dernier. Mais vous aussi, certainement ! Racontez-moi les, faites vous radoteux vous avec, sortez votre plume. Je vous invite à utilisé la section commentaires, ci-dessous, pour raconter à tout le monde vos moments de la fin de semaine à ne pas oublier.

Candidats des deux équipes, supporteurs, simples délégués, jeunes ou seniors : allez ! Contribuez à l’amélioration de la mémoire collective de notre mouvement en ajoutant vos petits potins ici-même. Partagez ses expériences et ces histoires, souvent cocasses, voilà un excellent moyen de recommencer à mettre des choses en commun, vous ne trouvez pas ?

Ce blogue demeurera en ligne donc. Aussi longtemps que le world wide web existera ! De mon côté, je cesserai de l’alimenter, je me retire dans mes terres. Je retourne sur « V pour… » que je vous invite à venir fréquenter nombreux. Il y aura une très subtile modification, les plus perspicaces le constateront. Laissez-moi quelques jours pour me remettre à jour dans mes livres et pour soigner mon pancréas et je vous reviens en force. (Bon sang, je suis ému, c’est pas une blague…) Ça m’a fait vraiment plaisir, tous ces gens qui m’ont interpellé ce week-end et qui m’ont dit qu’ils avaient rigolé en suivant mes quelques écrits. C’est bon pour la business, comme on dit, mais pour l’orgueil aussi, il faut l’avouer. Continuez de me lire d’abord !

J’aimerais vous rappeler un petit quelque chose aussi. Les gens n’ont pas préféré la direction de l’indépendance à la nécessité de s’unir pour notre cause. Ils ont choisi des candidats, il est vrai, mais ils veulent tout ça à la fois. Votre grandeur, nouveaux exécutants, sera de passer par-dessus la campagne et de vous nourrir des idées émises par chacun pendant cette course. Gagnants ou défaits, d’une équipe ou de l’autre, il est maintenant temps de prouver la sincérité de votre campagne, de passer du slogan à l’action. Dit de même, c’est dur, mais c’est ça pareil que les jeunes attendent de vous ! Travailler pour l’unité et l’indépendance, c’est la job de de chacun d’entre vous et ce, depuis dimanche.

Mais surtout, je ne peux pas oublier de saluer une amie très chère à moi. Vous l’aurez compris, je veux parler d’Isabelle. Tu seras la meilleure d’entre nous, je n’ai aucun doute là-dessus. Tu t’es hissée à bout de bras là où tu es et tu ne le dois à personne d’autre qu’à toi. Les gens qui t’ont aidé ? C’est toi, Isabelle Fontaine qui a su les mobiliser, leur donner la conviction de participer à quelque chose qui les dépassait, les convaincre de te faire confiance et de croire en toi. En eux aussi. C’est toi qui a su inspirer et mobiliser les gens de tous les âges, avec ton émotion et ta sincérité. Déjà, tu es une des présidentes du CNJ qui aura eu l’impact le plus important sur le parti. C’est beau et c’est grand ce que tu as fait. La chose la plus profonde que je puisse te dire c’est que le fait d’être ton ami me fait sentir meilleur et ce, depuis que je te connais. Continue de faire autant de bien autour de toi.

En conclusion… ha pis d’la marde ! Y’en a pas de conclusion. La voici, LA seule vraie conclusion :

La parole est à vous, Madame la présidente !

V

Publié par : V | jeudi, 13 mars 2008

Ceci n’est pas un mot de la fin

Voilà. Deux mois de campagne. 152 délégués. 18 candidats. Une aile jeunesse, tumultueuse comme son parti, qui débat, discute, fait un psychodrame de l’élection de ses leaders. Ce parti a ses défauts. Mais alors qu’on le disait mort il y a quelques mois, il est toujours bien vivant, je puis vous l’assurer.Lundi, nous devrons nous réunir autour de la présidence du CNJPQ. Son mandat ne sera vraiment pas facile. Sa première tâche : recréer la solidarité et la camaraderie dans une instance divisée en deux camps depuis trop longtemps. C’est là une tâche ardue.

Chacun a son idée. Vous connaissez la mienne. Aussi, je ne pourrai faire autrement que conclure ce blogue de campagne en expliquant que c’est justement parce que je sais quelle sera la tâche du président élu dimanche que j’ai choisi d’appuyer Isabelle Fontaine.

Dans son équipe, elle a su réunir des gens de tous les horizons. La première équipe à majorité féminine de l’histoire du CNJPQ d’abord. On a refusé, du côté de Direction : Indépendance d’en faire un enjeux électoral, mais il faut quand même le souligner, ne serait-ce que pour les statistiques.

Neuf régions différentes sont représentées dans cette équipe. Il y a des gens très à gauche, certains qui le sont moins. Ils épousent différentes croyances. Ils sont à l’image de notre Québec: différents, baveux, créatifs et fiers.

Autour de cette équipe, aussi, il y avait beaucoup de gens dans l’ombre. Je ne veux pas rentrer dans les détails. Mais je vais vous dire quelque chose de très personnel : pour ceux qui connaissent mon histoire, sachez que cette campagne m’aura permis de travailler avec des gens avec qui je n’aurais jamais crû pouvoir le faire.

Dans sa marche vers la présidence, c’est Isabelle Fontaine qui aura su réunir les différentes familles du Parti Québécois. Ceux qui avaient tous les mêmes objectifs mais qui s’étaient opposés quant à la manière d’y arriver. Celle qui aura su aller au delà des réseaux, des amitiés, des « tu m’en dois une » ou des « je te revaudrai ça », c’est Isabelle Fontaine. Et c’est pour ça que nous sommes si nombreux à l’appuyer.

Mais pour réaliser le programme sur lequel vous l’élierez, Isabelle a besoin de votre aide. Elle a besoin de l’équipe pour qui et avec qui elle a conçu ce projet.

Elle a besoin d’Alexis Goudreau pour sa rigueur et pour avoir les moyens de ses ambitions.

Elle a besoin de Guillaume Raymond pour former et mobiliser les gens, pour porter le CNJ à de nouveaux endroits.

Elle a besoin d’Alexandre Thériault-Marois pour combattre l’ADQ et reconstruire l’est.

Elle a besoin de Marilyn Cormier pour recréer nos moyens de recrutement et regagner le 450.

Elle a besoin de Rim Mohsen pour rejoindre plus de jeunes Québécois venus de partout et en faire des militants.

Elle a besoin de Karine Lechasseur pour son volontariat et sa parole pour les militants des régions.

Elle a besoin de la plume, de la parole et du cerveau de Maxime Gauthier.

Elle a besoin de Marie-Michèle Dubeau, sa colistière, qui l’a convaincu de faire le saut, qui a conçu, pensé et réalisé cette campagne, dans l’ombre. Elle a besoin de sa motivation, de son expérience et de sa présence.

Mais surtout, elle a besoin de VOUS ! Elle a besoin de votre appui dimanche, mais surtout, de votre énergie, de votre engagement et de votre militantisme lorsqu’elle sera présidente. Elle a besoin que vous adhériez à son projet et que vous considériez celui-ci comme un contrat entre elle et vous, dès lundi matin.

En somme, les 18 candidats à l’exécutif du CNJ sont toutes des personnes extraordinaires. Vous l’êtes aussi. Mais la meilleure d’entre nous pour diriger l’aile jeunesse, c’est Isabelle. Et pour y arriver, elle a besoin de Marie, Max, Karine, Rim, Marilyn, Alex, Guillaume et Alexis.

Vous savez à quoi vous en tenir maintenant.

Quant à moi, je vous remercie d’avoir suivi mes pérégrinations blogosphériques. Ça m’a rendu le goût de bloguer ! J’espère ne pas trop vous avoir fait chier avec mes histoires de hasbeens ! J’ai apprécié de m’adresser, à nouveau, aux jeunes du PQ. Cela m’a rappelé à quel point j’aimais ce parti et cette aile jeunesse.

Au plaisir de vous voir ce week-end et bien souvent encore !

V.

P.S. Je complèterai ma série sur les ailes jeunesses (CNJPQ vs CJ-PLQ) après le rassemblement.

Isabelle Fontaine

Surnom : Zazou

Circonscription d’origine : St-François

Circonscription de résidence : Sherbrooke

Occupation : Conseillère en affaires publiques

Inspiration politique : Elle a beau y penser, elle n’arrive pas à nommer d’autres personnes que deux militants exemplaires de l’Estrie qui lui ont tout appris, c’est à dire France Breault et Jacques Duncan.

Fin 2004. Je deviendrai président du CNJPQ dans quelques mois. J’ai sollicité une rencontre avec Isabelle Fontaine. D’emblée, elle me lance :

« Alors tu t’es décidé ? Tu vas te présenter président du CNJPQ ?

– En fait, pas nécessairement. Je préférerais que ce soit toi qui y ailles. »

Voilà pour la petite histoire. Vous le devinez, elle avait refusé. Isabelle n’a jamais couru après les contacts, les micros et les kodaks. Tout, sauf une position qui ne lui permettrait pas de grimper dans les poteaux pendant une campagne électorale.

Et pourtant, aujourd’hui (enfin !), elle fait le saut. Pourquoi ? « Là, c’est le temps. Le PQ a failli disparaître l’an dernier. Il n’y a plus de voix jeunes pour parler de social-démocratie. Les jeunes militants veulent tellement donner, mais ils veulent du soutien. Ce n’est plus le temps de laisser ça aux autres ! »

27 ans, candidate à la présidence du CNJPQ, militante péquiste depuis 10 ans. Est-ce que ça fait trop longtemps ? « Je me suis parfois éloignée et j’ai fait autre chose. J’ai travaillé en France et avec Elsie Lefebvre. J’ai fait du « comté » aussi, avant le CNJ, puis après. Je pense que l’aile jeunesse, ça doit être une porte d’entrée… pas l’endroit où on milite exclusivement pendant cinq ans ! Si je reviens, c’est parce que je pense que l’on a oublié ça. »

Je vais vous livrer le fond de ma pensée. De tous ceux qui ont occupé cette fonction ou souhaité le faire depuis que je suis au CNJPQ, Isabelle est clairement une coche au-dessus.

Je le dis avec respect pour Mathieu Lachaîne, Mathieu Bock-Côté, Alexis Cossette-Trudel, Jonathan Valois, Isabelle Lessard, Nicolas Asselin, Pascal Bérubé, Patrick Taillon, Sébastien Cloutier, moi-même, Bruno Longval, Mathieu Jeanneau, Marie-Michèle Dubeau et Sébastien Lemire : jamais, un individu n’a autant cumulé de connaissances du parti et d’expériences externes; maturité personnelle et politique, avec spontanéité et accessibilité; sens politique aiguisé, mais, foi en un idéal; réseautage avec la direction et ancrage dans la base; sens de l’organisation développé, mais contenu d’une profondeur et d’une cohérence implacable. Jamais.

Aujourd’hui, je vous l’affirme – et ne doutez pas que je pèse bien chacune de mes paroles – Isabelle Fontaine, c’est la candidate ultime au poste de présidente du CNJPQ. Et ce, en tout respect pour tous les autres que j’ai connus. Nous sommes tous des personnes extraordinaires. Elle est trop forte pour la ligue. C’est tout.

Mais maintenant, est-ce que le CNJ est prêt ? Êtes-vous prêts, militants, à suivre une présidente aussi motivée, infatigable, enthousiaste, qui sera aussi exigeante à votre égard qu’elle l’est envers elle-même ? Le parti, quant à lui, est-il prêt pour une leader d’aile jeunesse aussi solide, organisée et rusée, qui saura porter notre voix avec une puissance jamais égalée ? Pour être franc avec vous, je suis loin d’en être convaincu… Les forces de l’inertie sont souvent puissantes dans notre mouvement.

À vous de faire la preuve de votre volonté. Dimanche, c’est dans les urnes que les jeunes du PQ pourront choisir le changement, la rigueur et l’énergie.

L’indépendance, en somme.

Publié par : V | mercredi, 12 mars 2008

Alexis Goudreau : candidat au poste de secrétaire-trésorier

Alexis Goudreau
Surnom : Psycho

Circonscription d’origine : Montmorency

Circonscription de résidence : Montmorency

Occupation : Étudiant en sciences humaines

Inspiration politique : Lucien Bouchard, pas tant pour ses idées que pour son leadership, son intégrité et son courage politique

Je vous avertis : ce gars-là est un malade. 19 ans. Il travaille comme intervenant à l’Institut Robert-Giffard. Il possède sa boîte de production. Il a une opinion sur tout et ne se gêne pas pour la partager. Le genre de gars qui donne des complexes. Et maintenant, il a décidé de se présenter au CNJ.

« Il y a une chose que j’ai appris jeune dans la vie. Si tu veux être libre, ça passe par la liberté financière. C’est vrai pour les nations. C’est vrai pour les individus. C’est vrai, aussi, pour les ailes jeunesses. » Voilà ce qui résume son programme.

Les jeunes du PQ veulent plus d’autonomie. Ils ne veulent pas être à la remorque du national. Comment y arriver s’ils doivent toujours se retourner vers lui pour avoir des sous ? C’est l’enjeux numéro 1 du poste d’Alexis, selon lui. « Pour y arriver, il faut être entreprenant. Ça ne sert à rien de refaire toujours la même chose si on trouve que cette chose-là ne marche pas. Mais, j’aurais envie que le CNJ soit un peu plus baveux… »

En tous cas, ça lui ressemble. Un autre qui n’a pas la langue dans sa poche et qui fait à sa tête. Au point d’épuiser les gens avec qui il travaille ? Non. Parce que ce type est en plus furieusement drôle. « Moi, je vois ça comme ça. Faut qu’on travaille. Faut qu’on soit exigeant envers nous-mêmes. Mais, si on n’a pas de fun à travers ça, c’est pas vivable. »

C’est vrai. Sinon, pourquoi on fait ça, au fond ?

Guillaume Raymond

Surnom : Le p’tit frére !       

Circonscription d’origine : Lafontaine (dans un secteur aujourd’hui rattaché à Pointe-aux-Trembles)

Circonscription de résidence : Pointe-aux-Trembles (dans un secteur jadis rattaché à Lafontaine) :p

Occupation : Étudiant en sciences humaines

Inspiration politique : Jacques Parizeau, pour la constance de sa flamme envers la souveraineté

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Guillaume, c’est notre gars pour faire des réseaux. « Pantoute ! Ça m’énerve assez, le monde qui voit cette job-là comme une façon de se faire des contacts ! Moi, ma job, ça va être de mettre les jeunes en lien avec leurs mouvements locaux. » Exit les 5 à 7, les cocktails donc (quoi que…) : allons-y pour les tournées, les bed in et les manifs ! « La place du CNJPQ, c’est dans la rue, avec les étudiants. Pas dans les hôtels avec les puissants. »

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Ça donne le ton. Ce militant, issu du mouvement étudiant, a pour livre de chevet « Le Manuel de l’animateur social », de Saul Alinsky. « C’est ça qu’on doit être au fond. Des animateurs sociaux. Des motivateurs, des rassembleurs, des formateurs. Je veux que chacun de nos militants soit reconnu dans son milieu comme étant « le gars ou la fille du PQ » ».

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Comme vous le voyez, Guillaume n’a pas la langue dans sa poche. Évidemment, ça lui attire parfois des problèmes. « On pourra dire bien des choses de moi, ça ne me dérange pas. Mais ne venez pas dire que je suis pas quelqu’un d’authentique ! » Ça c’est bien vrai et, avouons-le, c’est une qualité pas si répandue que ça dans notre milieu.

T’en fais pas Guillaume, on en prendrait plus comme toi. Tellement qu’on voudrait même l’adopter comme petit frère. Comme quoi, on peut être attachant tout en montrant ce qu’on est vraiment.

Publié par : V | mardi, 11 mars 2008

Retour sur « Facteur éolien »

Je voulais vous communiquer cette petite blague, prononcée lors de la tempête de samedi, alors que l’équipe D:I était sur la route.

J’appelle Anik Pouliot, directrice de la campagne, pour lui faire part de mon inquiétude.

« T’es catho toi… t’as rien qu’à prier le Saint qui protège contre les accidents. Il s’appelle comment déjà ? Isa a une effigie de lui dans son char.

Saint-Christophe ? Voyons donc ! Il a jamais chauffé un char de sa vie celui-là !!! Y es venu au monde dans le désert ! Qu’est-ce qui connaît là-dedans, lui, chauffer au Québec ? »

En tous cas, c’était drôle sur le moment.

Mais bon… je préfère que mon équipe prie pour St-Christophe ! C’est toujours mieux que d’être pogné pour prier St-Jude

Publié par : V | lundi, 10 mars 2008

La blogosphère s’enrichit (et nous aussi !)

Est-ce que je vous ai déjà parler de Philippe Boucher ? En tous cas, il vient de se lancer dans la blogosphère. Je vous explique en gros, c’est qui.

Philippe, c’est un gars avec de formidables capacités de militantisme. En fait, c’est vraiment une peste. Non mais, c’est vrai, ce type, il est partout.

Passant des tracts, haranguant des militants, toujours capables de vous sortir une statistique, de retrouver un document perdu ou de vous rappeler une de vos anciennes déclarations, c’est vraiment un gars que vous ne voulez pas avoir contre vous. Je vous le dis, je me demande quand il dort.

Je n’ai pas toujours eu de bonnes relations avec Philippe. Disons que le destin a voulu que nous nous retrouvions souvent de deux côtés différents de la clôture. Mais puisque Philippe est aussi un gars éminemment sympathique et furieusement drôle, quand je le rencontre, ça finit immanquablement en discussions animées et des plus plaisantes. On a vieilli, il est devenu papa, moi mononcle, on a tous les deux pris un break de parti. On s’est mis à suivre les séries télévisées. Ce qui fait en sorte que maintenant, quand on se rencontre, ces moments de rigolade sont essentiellement ce qui reste de notre relation, vidée de ses conflits.

Je vous raconte tout ça pour vous dire que l’automne dernier, lorsque la blogosphère souverainiste s’animait et croisait le faire avec Élodie Gagnon-Martin, je me disais souvent : « Bon sang… comment ça se fait que Boucher blogue pas encore ? Il est tellement toujours « dedans », il n’y a tellement rien qui lui échappe et il a tellement de contacts qui lui donnent tout le temps des infos… Avec lui, les adéquistes, ils seraient roulés en boule dans un coin… »

Et voilà : mon voeu a été exaucé, Philippe Boucher s’est parti un blogue. Et il est déjà prolifique et amusant, à l’image de son auteur. Je vous le dis, rien que ça, ça me redonne le goût de bloguer.

Je veux donc souhaiter bonne chance à Philippe sur la blogosphère. J’espère que notre collaboration sera féconde même si je ne doute pas que d’autres débats nous opposeront peut-être dans le futur. Je me permets aussi de me faire un peu paternaliste et de lui proposer mes conseils au cas où il en aurait besoin. 😉

Bienvenue camarade donc, et bonne chance pour la suite des choses !

ATM

Surnom : Le rescapé, depuis son aventure dans les Bois-Francs

Circonscription d’origine : Beauce-Nord

Circonscription de résidence : Taschereau

Occupation : Étudiant en droit

Inspiration politique : Jean-François Lisée, pour l’audace, la rigueur et la cohérence de sa contribution politique

« Le Verdict s’est fait le porteur de la défense de l’identité nationale au sein de la Faculté de droit de l’Université Laval. » Cette phrase a fait sourciller plusieurs vétérans de la fac quand Alexandre l’a prononcée, à titre de rédacteur en chef du journal des étudiants. Poursuivant l’oeuvre de ses prédécesseurs, alors étudiant en première année, Alexandre dirige cette publication, animé par la volonté de susciter des débats passionnés et, pourquoi pas, de soulever la controverse.

Alexandre est un amoureux de la vie étudiante, qui croit que celle-ci, en plus de l’obtention d’une formation académique solide, doit servir à vivre des expériences, élargir ses horizons, mettre ses idées à l’épreuve. Il n’est donc pas étonnant que ce vétéran de la grève de 2005 (il dirigeait alors l’association des étudiants du Cégep de Ste-Foy) ait choisi de se présenter comme coordonnateur des institutions scolaires, pour l’est du Québec. Charismatique mais accessible, éloquent mais pragmatique, mobiliser les gens, il connaît.

« Les gens sont capables. Ils connaissent leur milieu mieux que quiconque. Ils savent ce dont ils ont besoin. Notre travail à nous, ça doit être de leur donner les moyens de leurs ambitions. » C’est ainsi qu’Alex présente son poste.

C’est bien ce que les jeunes attendent : du soutien, mais dans le respect de leur intelligence et de leur autonomie. Ça adonne bien. Ce sont deux choses qui sont importantes dans la vie d’Alexandre aussi.

Publié par : V | dimanche, 9 mars 2008

Facteur éolien

Je vous l’ai déjà dit plus tôt, les candidats de l’Équipe « Direction : Indépendance » sont des malades.

Mais cette fin de semaine, ils ont posé des gestes qui les placent clairement dans la catégorie des déviants extrêmes…

Je vous raconte. Hier soir avait lieu, à Victoriaville, une rencontre avec les délégués du Centre-du-Québec, en vue de l’élection. Je devais conduire les gens de Québec jusqu’au lieu de l’événement. Pragmatique et, surtout, aux prises avec l’étude d’un examen lundi, je décidai de me désister. J’ai donc appelé Alexandre Thériault-Marois pour lui faire part de ma décision.

« Ouais, Alex… moi je schocke… je ne peux pas me permettre de rester pris à Victo ce soir et de ne pas pouvoir étudier dimanche…

<!–[if !supportLists]–>-         <!–[endif]–>Ha ok… je comprends… je peux tu t’emprunter ton char d’abord ?

Surpris, incertain, mais admiratif devant une telle audace, j’acceptai.

« Surtout, garde tes deux mains sur le volant ! » Ce sont les dernières paroles que je lui lançai, avant de le voir s’éloigner sur le chemin Ste-Foy, vers 17h00. Je me dirigeai vers l’abribus, afin de regagner mon appartement et je puis vous dire que pendant les dix minutes pendant lesquelles j’ai attendu l’autobus, j’ai constaté que la visibilité avait diminué plus que sensiblement… « Je vais le voir revenir dans un quart d’heure » me dis-je. C’était surestimer l’instinct de survie des candidats de D:I.

En arrivant chez moi, j’appelle Isabelle Fontaine qui elle, part de Montréal, en compagnie de Rim Mohsen, Guillaume Raymond et Alexis Goudreau. Elle est déjà sur la route.

« Les conditions atmosphériques se détériorent… Vous avez ordre de rentrer à la base immédiatement » aurais-je voulu lui dire. Ça a plutôt sorti comme ça :

« C’est vraiment un plan de marde, Isa… Le temps est vraiment trop laite… Rentrez chez vous au plus crisse.

<!–[if !supportLists]–>-         <!–[endif]–>Heille chose ! Ça fait déjà une heure qu’on est sur la route. J’ai passé la journée à préparer cette rencontre. Sacre-moi patience, pis va-t-en étudier ! »

« Sont pas ben » me dis-je.

J’attends des nouvelles donc. 18h00. Pas de nouvelles. C’est normal, ça prend une heure et demie se rendre à Victo… 18h30. Toujours pas de nouvelles. Ils ont pris leur temps, c’est ben correct. 19h00. Pas de nouvelles. 19h15. 19h30. 19h45. 20h00. Verrat ! Ils ont tu déjà avancé l’heure !!?

À 20h15, je me décide. J’appelle Alexandre sur son cellulaire. C’est Alexis Goudreau qui répond.

« Ha ! Ok ! Vous êtes arrivés ?

<!–[if !supportLists]–>-         <!–[endif]–>Écoute Claude… Alex a pris le clôt avec ton char… le towing est là… correct… je t’entends mal… ça coupe… char qui lui a rentré dans le cul… police… heille, j’arrive pas à te parler… je te rappelle quand on est rendu… pscccchhhhhh… » Fin des émissions.

Moi, je vire fou. J’essaie les cellulaires de tout le monde. Personne ne répond. Je vire fou encore plus. Je ressaie. J’attends. Et évidemment, personne ne me rappelle. Alors je rappelle sur le cellulaire d’Isabelle. C’est Alexandre qui répond (coudonc, y a tu quelqu’un qui s’occupe de son propre cell dans cette équipe ?).

« Ha Claude… j’ai tellement eu peur sur la 20.

<!–[if !supportLists]–>-         <!–[endif]–>Ha ok… c’est là que t’as eu ton accident ?

<!–[if !supportLists]–>-         <!–[endif]–>Non. J’arrivais à Victo. Je m’excuse pour ton char. Il est correct, y a rien.

<!–[if !supportLists]–>-         <!–[endif]–>Ben oui, mais toi ?

<!–[if !supportLists]–>-         <!–[endif]–>Ha… sur la 20… j’ai vraiment eu peur… J’ai fait un 360.

<!–[if !supportLists]–>-         <!–[endif]–>Comment ça ? C’est quoi le rapport ?

<!–[if !supportLists]–>-         <!–[endif]–>Le char à Isa, est brisé lui.

<!–[if !supportLists]–>-         <!–[endif]–>Hein ? C’est quoi le rapport ? »

Alors, je vous explique l’histoire telle que j’ai fini par la comprendre après beaucoup de téléphones et d’analyses savantes….

Alex part pour Victo à 17h00. La nuit tombe, la tempête s’intensifie. Il roule sur la 20 à 50 km/h. À la hauteur de Laurier-Station, deux bagnoles qui roulaient devant lui se sont tamponnées. Il a donné un coup de volant pour les éviter. Pour reprendre sa trajectoire, il en a donner un autre. Alors il est parti en vrille, évitant les deux autres voitures de justesse et il a repris sa route (si t’as mouillé mon siège fiston, tu vas le nettoyer, je t’avertis…).

Mais ce n’est pas tout. Alex prend la sortie pour Victo. Il roule dans le blizzard, à 40 km/h. À un moment donné, n’arrivant plus à distinguer la chaussée et l’accotement, il se met à déraper et pouf ! Dans un grand nuage de neige, il va choire dans le fossé. Immobilisé, capotant tout seul dans la tempête, il appelle l’autre voiture, en provenance de Montréal. Alexis, prenant son meilleur ton de père canadien-français lui dit : « T’en fais pas mon homme. On appelle une remorqueuse et on s’en vient. On va te sortir de là. »

C’est précisément là que ça se corse.

La remorqueuse arrive. Puis Isabelle, sa bande et sa Honda. Puis, voilà, les policiers arrivent eux aussi. Mais comme un malheur arrive souvent avec ses amis « bad luck » et « affaire qui avait aucune chance d’arriver », le char des flics enfile dans le fossé lui avec. La remorqueuse a l’obligation de sortir l’auto-patrouille en premier. Il faut attendre donc. Alexis, qui conduit la voiture d’Isabelle, se met sur l’accotement, allume les « quatre flashs » et attend.

Et c’est là que l’histoire devient complètement absurde…

Sorti de nulle part, une voiture emboutie l’arrière de la Honda d’Isabelle et casse le pare-choc. On s’arrête, on s’explique. Les policiers se désintéressent de leur voiture et viennent voir. Ça discute. (Rappelez vous qu’il fait tempête, pendant tout ce temps) Ce faisant, la remorqueuse parvient à sortir la voiture de police du fossé. Les flics sont contents. Le quidam qui avait embouti Alexis (au volant de la voiture d’Isabelle) profite de la diversion et se taillent dans la poudrerie sans remplir de constat à l’amiable. On discute. La remorqueuse sort MA voiture du fossé. Tout le monde est content et se rend souper avec les… trois délégués qui ont attendus jusqu’à 21h00 pour rencontrer l’équipe.

Finalement, après la rencontre et avoir roulé 15 minutes dans la tempête pour rentrer à Sherbrooke (où une autre rencontre était prévue aujourd’hui) il fut convenu de rentrer à Victoriaville et de dormir à six dans une chambre d’hôtel. Et avec une heure de sommeil en moins devant eux.

Tout ça pour dire que c’est ça, s’impliquer en politique. C’est se promener, partout au Québec, dans toutes les conditions, par les moyens du bord, avec un char emprunté, à ses frais. Et dire qu’il y a des gens qui trouvent que s’impliquer dans une aile jeunesse c’est niaiseux. En tous cas, je ne m’étendrai pas là-dessus…

Il faut vouloir pour faire cette job là. Il faut vouloir en tabarnak pour être franc avec vous autres. Et certains veulent assez pour le faire. Et ils méritent tout notre respect.

Voulez-vous autant qu’eux, jeunes du Parti Québécois ? Je n’en doute pas. Mais il faut le prouver. Voilà pourquoi je vous racontais cette anecdote.

Publié par : V | samedi, 8 mars 2008

L’égalité dans le leadership

Alors que j’étais président du CNJPQ, je m’étais rendu à l’Assemblée nationale pour rencontrer Pauline Marois, alors critique du PQ en matière d’éducation. Dès mon arrivée, touché, comme à chaque fois, par la personnalité chaleureuse de mon hôte, je n’avais pas manqué de remarquer un immense cadre derrière son bureau. Il s’agissait d’une proclamation où apparaissait le Grand sceau du gouverneur général du Canada, image plutôt singulière dans le bureau d’une députée péquiste, vous l’avouerez.

Après avoir discuté de dossiers d’éducation, j’ai osé poser à Mme Marois une question qui me brûlait les lèvres depuis longtemps :

« Vous avez tellement voulu être chef du parti, depuis tellement longtemps. Avec tout le respect que j’éprouve pour vous, je ne peux m’empêcher de vous demander ce que vous avez, selon vous, à offrir de tellement différent au Québec.

– Tu vois ce cadre, Claude, derrière moi ? me dit-elle, en pointant l’immense tableau dont je vous ai parlé plus tôt. Il s’agit du texte de la proclamation de la modification constitutionnelle que j’ai obtenue, avec l’accord d’Ottawa, afin de pouvoir créer les commissions scolaires linguistiques, alors que j’étais ministre de l’éducation. Depuis 1867, je suis la seule ministre à avoir obtenu l’accord d’Ottawa pour une modification constitutionnelle, à la demande du Québec. Ça, je l’ai fait sans crise, sans coup de force, sans descendre dans la rue, sans cogner sur la table. J’y suis arrivé en discutant, en présentant mes arguments, en faisant valoir le gros bon sens. C’est ça, me dit-elle, le leadership que j’ai envie d’offrir au Québec et dont je pense qu’il a besoin. »

On le dit souvent, peut-être trop, mais les femmes n’ont pas les mêmes façons de faire que les hommes. Aussi, les qualités que nous attribuons au leadership, c’est-à-dire la fermeté, l’autorité, une certaine agressivité et parfois un peu d’arrogance, s’apparentent plus naturellement au caractère des mecs.

Quand on dit qu’il est difficile pour les femmes de percer en politique donc, je ne pense pas qu’il faille parler de discrimination, mais bien de préjugés. C’est-à-dire que l’on est moins porté à reconnaître le leadership d’une femme que d’un homme, parce qu’il ne correspond pas à l’idée que l’on s’en fait. Et c’est vrai, je pense, de la part de gens des deux sexes. Et c’est dommage parce que cette façon de faire, la politique en a besoin aussi.

Ce que je vais dire est gros donc, mais oui, je pense qu’il y a encore, de la part des gars de ma génération, un certain fond de misogynie. Ho ! Jamais il ne nous viendrait à l’esprit de penser : « Pas de danger que je vote pour une fille ! » C’est beaucoup plus insidieux. Une espèce de préjugé, enrichi d’un certain paternalisme, qui nous amène à penser qu’une fille est trop fragile, trop sensible ou trop frivole pour occuper ce genre de fonction.

Combien de fois, par exemple, a-t-on accusé Pauline Marois d’être hautaine, superficielle, rancunière ou envieuse ? Pourtant, pour citer un candidat de la course au leadership de 2005, qui avait permis l’élection d’André Boisclair, « sur les neuf candidats, c’est loin d’être Pauline la plus snob de la gang… »

Vous savez, quand il y a des enquêtes sur le racisme, on pose souvent la question suivante : « Accepteriez-vous d’engager un noir ? » Au Québec, heureusement, le taux de réponse favorable est très élevé, encore que les statistiques sur l’emploi des noirs nous montrent qu’il y a encore des progrès à faire en ce domaine. Quoi qu’il en soit, moi, il y a une question que je serais encore plus curieux de voir posée : « Accepteriez-vous de travailler pour un noir ? » Ce n’est plus la même chose ici ! Engager quelqu’un, le faire travailler, passe encore, mais accepter d’être subordonné à un noir, est-ce que tous les gens qui se disent ouverts seraient aussi motivés ? Je suis loin d’être sûr de ça.

Il en va de même pour les femmes je crois. Les hommes de ma génération sont tous convaincus que les femmes ont leur place en politique et qu’elles peuvent occuper toutes les fonctions. Mais s’incliner devant une femme, l’appuyer, lui céder la place parfois, accepter en somme d’être dirigé par l’une d’entre elles ? Je suis loin d’être sûr que c’est tout le monde qui est à l’aise avec ça.

En conclusion donc, je dirais que voter pour une candidate parce qu’elle est une femme, c’est un peu insultant pour elle et ses capacités à la limite. Mais nous devons reconnaître qu’il arrive encore qu’une candidate soit écartée à cause de son sexe, sans même que l’on s’en rende compte. Et nous devons réaffirmer, finalement, que si aucune femme ne mérite d’être élue précisément parce qu’elle en est une, voter pour une femme demeure encore un puissant geste en faveur de l’égalité.

Pensez à ça donc et permettez moi de souhaiter, à tous ces merveilleux êtres qui rendent notre quotidien meilleur, qui nous émeuvent, nous touchent et nous font parfois faire des folies, une formidable journée de la femme. Le 8 mars ne doit pas seulement être leur fête à elles, mais aussi celle de ceux qui les aiment ! (Oui, j’admets que je demeure encore un peu macho…)

Bonne journée les filles !

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